Pourquoi les jeunes désertent les fonctions scientifiques

"Comment se fait-il que les plus jeunes, les digital natifs d'aujourd'hui soient de moins en moins nombreux à s'engager dans le numérique ?" Une question sur laquelle s'est penché le cabinet de conseils Global Contact dans son étude "Les jeunes dans les métiers scientifiques et techniques". La situation est en effet paradoxale : alors que la proportion d'élèves diplômés dans les sciences et technologie est en recul de 3,5% depuis 10 ans, les recrutements dans ces filières ne cessent de progresser (+13% au cours des trois dernières années). Encore plus surprenant selon l'étude : "l'intérêt des jeunes pour les sciences et technologie se maintient à un niveau élevé".

Crise de confiance 
Une enquête menée par l'Onisep souligne de son côté que 60% des élèves de 3ème et de 2nde "se déclarent intéressés par les métiers scientifiques et techniques", mais seuls 17% d'entre eux souhaitent exercer un emploi dans ces filières. Plusieurs raisons pourraient expliquer cette désertification des métiers scientifiques. La première serait une "perte grandissante dans la science et le progrès", révèle Claudine Schmuck, auteure de l'étude pour Global Contact. Méfiants, les jeunes voient la science comme un facteur d'aggravation des conditions de vie actuelles : pollution, faibles progrès sociales, etc. Angoissés également, les moins de 30 ans se perçoivent comme une génération sacrifiée qui devra faire face au "déclin annoncé des économies occidentales face à celle des pays émergents". Scénario catastrophe ?

Les filières scientifiques sont des viviers d'emplois 
En 2013, 130.000 besoins de recrutements ont été identifiés dans 35 métiers scientifiques et techniques. L'environnement et le numérique sont particulièrement demandeurs, "comme en atteste la croissance importante des recrutements de techniciens et agents de maîtrise de l'environnement ou encore celui d'employés et opérateurs en informatique". 

Autres sources de satisfaction : les jeunes issus de filières scientifiques ont un taux d'emploi et une rémunération plus élevés que la moyenne. Ainsi, trois ans après leur sortie, 88% des étudiants ayant un BTS industriel sont en poste. Une part qui monte à 92% pour ceux ayant une licence et jusqu'à 94% pour les diplômés d'écoles d'ingénieurs, contre 82% pour l'ensemble des élèves du supérieur. De quoi redonner du baume au coeur aux jeunes, à condition qu'ils choisissent le bon diplôme...