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Pourquoi faut-il être heureux au travail ?

Par Guirec Gombert | Publié le 09/05/2016 - Mis à jour le 07/02/2017

Plus l'on parle d'épuisement et ou d'ennui au travail, plus les salariés sont confrontés à l'exigence d'être heureux au travail. Contradictoire ?

Burnout, boreout, "jobs à la con" ou, en bon français : épuisement et ennui au travail, le troisième terme se passant de traduction... Selon les chiffres communément publiés, 3 millions de Français seraient épuisés de trop travailler et autant fatigués de ne rien faire, soit 6 millions de salariés en souffrance sur les 28,4 millions d'actifs que compte le pays. En parallèle, ou peut-être que ce sont les mêmes, de nombreux employés se plaignent de la vacuité de leur emploi. A tel point que les articles se sont multipliés ces dernières semaines pour dénoncer les "jobs à la con", ces métiers vides de sens.

> Test : Etes-vous proche du burnout ?

Et plus il y a d'articles dénonçant les maux du travail, plus les conseils pour y prendre du plaisir se multiplient. Des 15 commandements pour être heureux au boulot en passant par les 5 clés de l'épanouissement au travail sans oublier les 7 - chiffre magique - commandements pour atteindre le plaisir au travail. Parmi les conseils glanés sur la Toile, l'on frôle parfois le ridicule. Ainsi, tel site qui entend fournir un manuel pour être heureux au travail estime qu'il faut commencer par apprendre à aimer son job... Et pourquoi ne pas conseiller à une personne en boreout de relâcher la pression ?

A qui profite le plaisir au travail ?

Pourquoi inciter à tout prix les gens à être heureux au travail ? N'est-ce pas prendre le risque de refroidir encore plus les apprentis salariés qui, désireux de s'épanouir au travail et de "se réaliser" derrière un bureau risquent la douche froide ? En tout cas, surfer sur la quête du bonheur marche. Le documentaire "Le bonheur au travail" diffusé en 2015 sur Arte a permis à la chaîne d'atteindre son pic d'audience.

Les entreprises l'ont bien compris : elles se font aujourd'hui un devoir d'évoquer leurs actions en faveur du bien-être des salariés. L'engouement pour les "entreprises libérées" est assez révélateur. Des structures qui prônent la mise à plat de la hiérarchie et leur confiance dans les salariés. Mais pour ses détracteurs, l'entreprise libérée est, au mieux, une nouvelle mode managériale sans fond, au pire, un moyen de dégraisser en supprimant les strates de petits chefs, lesquels auraient trop longtemps brimé la créativité de leurs collaborateurs. Difficile de trancher. Plusieurs chiffres permettent en tout cas de mieux comprendre pourquoi le bonheur au travail fait recette. Un salarié heureux serait en moyenne deux fois moins malade, six fois moins absent, neuf fois plus loyal et 31% plus productif. On peut se demander si le bonheur au travail ne fait pas surtout plaisir aux patrons eux-mêmes... Allez, pour finir, voici un test réalisé par Arte pour évaluer son bonheur au boulot. Alors heureux ?

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