Les secteurs qui recrutent en Rhône-Alpes en 2013

"La région Rhône-Alpes profite de la richesse de son tissu économique. Elle est véritablement multisectorielle, ce qui permet de conserver un certain dynamisme", analyse Patrick Favre, directeur de Michael Page Rhône-Alpes. Un point de vue confirmé par Jérôme Lieutier, Responsable régional d'Expectra. "Tous les secteurs ne sont pas à la baisse ou à la hausse en même temps. Grâce à l'hétérogénéité des PME et PMI présentes en Rhône-Alpes, des passerelles sont envisageables entre les différents métiers du service (SSII, Télecom, Banque, Assurance, Distribution, etc.) ou encore de l'automobile vers les autres industries (aéronautique, mécanique, Santé, etc.). Il y a un équilibre qui s'opère naturellement".

Pour autant, les entreprises sont encore frileuses dans leur recrutement. "Celles qui embaucheront seront particulièrement exigeantes vis-à-vis des candidats et dans le doute, elles s'abstiendront", nuance Fabrice Faure PDG du groupe LIP Interim à Lyon.

L'informatique se porte bien
Les profils ingénieurs et informaticiens ont, eux, de belles opportunités à saisir. "Toutes les entreprises cherchent aujourd'hui à communiquer par Internet ou encore via des applications mobiles. Les bons profils étant plutôt rares, il y a clairement des tensions sur ce marché. Les meilleurs pourront alors tirer profit de la situation", poursuit Bertrand Naveau, d'Hays à Lyon. "L'informatique est un secteur qui résiste bien, confirme Patrick Favre de Michael Page. Dans un contexte de faible visibilité, le marché est essentiellement porté par les SSII qui apportent à leurs clients de la flexibilité dans l'allocation de ressources. Au-delà des profils techniques, des commerciaux dans ce secteur sont également recherchés".

La R&D continuera également de recruter en 2013. "Les entreprises qui ont besoin d'innover feront appel à des profils ingénieurs, des experts capables de leur apporter de la valeur-ajoutée", poursuit M. Favre. Mais même face à la pénurie d'ingénieurs, "les entreprises attendent de plus en plus de ces derniers des qualités de manager pour motiver et conduire le changement au sein de leur équipe", constate Thomas Dupont du cabinet lyonnais Kuribay. "Dans la pharmacie, les laboratoires ont besoin d'investir et d'innover face à la montée des médicaments génériques. De même, dans l'industrie, les ingénieurs devront inventer les moteurs automobiles de demain", analyse Jérôme Lieutier.

Compta-finance, quels profils recherchés ?
"Les fonctions de la finance et de la comptabilité devraient se maintenir", selon Fabrice Faure. Mais ce sont surtout les contrôleurs de gestion et les credit-manager qui seront prisés en 2013. Ils accompagneront la politique des entreprises et les aideront à récupérer l'argent qui court dehors".

Si la fonction RH est aujourd'hui à la peine, "les DRH qui ont une dimension stratégique de l'entreprise devraient tirer leur épingle du jeu, poursuit Fabrice Faure. C'est un métier qui évolue doucement, on attend d'eux des compétences commerciales pour vendre l'entreprise et attirer les candidats".  

Une région toujours attractive
Malgré un trop fort attentisme et un certain fléchissement en ce début d'année, l'activité en Rhône-Alpes reste satisfaisante et finalement "si l'année 2013 se termine comme l'an passé, ce sera une nouvelle fois une bonne surprise", estime Patrick Favre. Certains projets devraient d'ailleurs tirer des secteurs en berne vers le haut. "Le projet du grand stade lyonnais fera du bien au monde du BTP qui souffre depuis trois ans", analyse Jérôme Lieutier. Les ambitions d'infrastructure pour contourner le Grand Lyon ainsi que la rénovation des berges de la Saône à Lyon permettront aussi de dynamiser ce secteur.

Mais il n'y a pas que la région lyonnaise qui demeure attractive. Le bassin grenoblois reste porteur d'emplois grâce à l'implantation d'entreprises spécialisées dans la micro-électronique et de semi-conducteur. Mais c'est peut-être du côté de Saint-Etienne que les choses évolueront le plus à l'avenir. "La ville se transforme. Elle fait doucement oublier son passé minier en multipliant les initiatives culturelles par exemple. Saint-Etienne se renouvelle et cela sera forcément créateur d'emplois", conclut Bertrand Naveau d'Hays.