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De nouveaux métiers de la santé pour de nouveaux défis

Par Flavien Chantrel | Publié le 04/03/2011 - Mis à jour le 05/02/2015

Un rapport parlementaire remis début février au gouvernement préconise la création de nouveaux métiers de la santé pour épauler les médecins et faire face au vieillissement de la population.

Le rapport Hénart remis au Ministre du Travail au début du mois de février préconise la création de nouveaux métiers intermédiaires de niveau Master (Bac+5) dans le domaine de la santé pour venir en appui des médecins. Une proposition qui doit tenir compte d’une double contrainte comme le rappellent les auteurs du rapport : "L’organisation et les principales caractéristiques des ressources humaines en santé doivent évoluer pour s’adapter à l’environnement changeant du système de santé et mieux répondre aux besoins de santé de la population, dans un contexte de finances publiques contraintes." Vieillissement de la population d’un côté, financement contraint de l’autre… les défis sont complexes.

Comment articuler ces nouveaux métiers ?
D’autant que le Code de la santé publique (CSP) fournit déjà une typologie très précise des professions de la santé, avec trois catégories : les professions médicales (médecins, sages-femmes et odontologistes) ; les professions de la pharmacie (pharmaciens et préparateurs en pharmacie) ; et enfin les professions d’auxiliaires médicaux (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, orthoptistes, manipulateurs d’électroradiologie médicale, audioprothésistes, opticiens-lunetiers, prothésistes et orthésistes, diététiciens).
Alors quels pourront être les champs d’interventions de ces néo-praticiens et leur articulation avec ces trois catégories de métiers déjà existantes ?

Le rapport Hénart avance quelques pistes :"L’espace des nouveaux métiers en santé comprend deux grands champs : les professions de santé stricto sensu et les professions au service de la santé. Il recouvre soit quelques grands domaines de santé (premier recours, vieillissement et personnes âgées, maladies chroniques, cancer) soit d’autres secteurs plus ciblés : certaines spécialités ou filières médicales (vision, audition, soins dentaires etc.), chirurgie, imagerie… Les nouveaux métiers ont pour point de clivage entre eux l’existence ou non d’un contenu de soin".

Mais pour la suite, les neuf propositions avancées dans le rapport restent un peu floues. Imposer une démarche métier, cerner le champ de ces nouveaux métiers, valider ces professions au niveau national et intégrer les formations dans le système LMD (Licence-Master-Doctorat) de l’Enseignement supérieur. Ce qui risque de prendre pas mal de temps.

« Système rigide et cloisonné »
Il y a pourtant urgence, selon les auteurs du rapport qui décrivent un "système rigide et cloisonné" dans l’organisation des professions médicales. Urgence notamment face à la "mutation permanente" de l’environnement des professions et des professionnels de santé. Urgence aussi de l’adaptation de l’offre de soins face au vieillissement de la population française.

La création de professions de santé intermédiaires pourrait selon le rapport Hénart répondre à ces différents défis de modernisation et d’adaptation du système de santé.

Un métier intermédiaire de « paramédical praticien »
Dans un premier temps, pour permettre une mise en place rapide de ces nouveaux métiers, les auteurs recommandent la création "d’une nouvelle profession de niveau intermédiaire, entre médecin et paramédicaux, qui pourrait s’intituler paramédical praticien".
Un praticien qui aurait des "compétences jusqu’alors exercées par un médecin, ne justifiant pas le même niveau de formation pour réaliser des activités de diagnostic, de consultation, de prescription". Un rôle qui nécessitera "à terme une reconnaissance en qualité de profession médicale à compétence définie dont le champ d’exercice sera déterminé par le code de la santé publique".
La création de ce nouveau métier, qui s’accompagnera du maintien et du développement des autres métiers socles, concernerait pour commencer les "domaines prioritaires" du soin définis dans le rapport.
Reste que ces propositions risquent de se heurter à la forte organisation des métiers de la santé. Par ailleurs, certaines voix s’élèvent déjà face ces propositions. Regrettant que depuis des années "les gouvernements successifs ont réussi à créer une pénurie de médecins en mettant en place un numerus clausus beaucoup trop bas", un gériatre s’interroge ainsi sur Mediapart sur ces propositions, inspirées du système de santé américain et qui, selon lui, risquent de conduire "à une baisse progressive de la qualité des soins".

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