Les banques peinent à attirer et fidéliser les jeunes talents

Une vision traditionnelle et peu moderne du secteur

La banque pâtit d’une image très conservatrice auprès des étudiants selon Deloitte, et ce pour plusieurs raisons. Elle attire pour le prestige historique de certains de ses établissements, la possibilité de prendre des responsabilités rapidement, les revenus confortables qu’elle offre mais pas pour l’innovation, l’entrepreneuriat et la créativité. Ces valeurs y sont d’ailleurs faiblement prônées. "Dans un contexte où l’innovation, les Fintechs et les nouveaux entrants bouleversent le marché, le recrutement des talents est plus que jamais un enjeu majeur pour les banques alors que sa culture reste perçue comme conservatrice par les étudiants" commente Damien Leurent, Associé responsable Industrie financière chez Deloitte.

Ainsi, elle se présente comme un tremplin pour la carrière, mais la banque peine à retenir ses jeunes talents sur le long terme. De plus, le secteur attire moins les femmes puisqu’il est encore considéré à majoritairement masculin. Seules 40% d’entre elles y envisagent de faire carrière.

D’autres employeurs aujourd’hui plus attractifs

"Après avoir connu un leadership incontestable en termes de popularité auprès des étudiants en écoles de commerce de 2008 à 2013, la banque connaît ces dernières années une baisse d’attractivité et se voit désormais challengée par les géants du secteur IT tels qu’Apple ou Google" explique Damien Leurent. L’IT connaît en effet une popularité grandissante auprès des étudiants d’écoles de commerce avec +4,1% entre 2008 et 2015 alors que l’attractivité du secteur bancaire ne cesse de baisser depuis 2008 avec -4,3% entre 2008 et 2015. D’ici 2020, le secteur des nouvelles technologies attirera ainsi plus d’étudiants que la banque.

Quels moyens pour attirer et fidéliser la génération Y ?

Les jeunes attirés par le secteur bancaire aspirent avant tout à un équilibre vie professionnelle/vie privée, à la sécurité de l’emploi et à la possibilité de manager. "Il existe un paradoxe entre les nouvelles orientations stratégiques des banques et les résultats de cette étude. Alors que l’innovation est devenu un point central, l’industrie peine encore à l’incarner et à attirer des profils novateurs" analyse Antoine Oliveau, Associé Industrie financière chez Deloitte. Nul doute que le secteur bancaire saura relever ce challenge à l’ère du digital selon lui. La question est "quand" ?

> Consulter l'étude Deloitte "Talents in Banking"